![]() |
levisiteur.be: fiche descriptive | Page vue 103X |
![]() ![]() ![]() |
|
![]() (photos, vidéos, textes ...) |
Adresse(s): |
Au Clocher , 2, 4190 ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Catégorie(s): |
![]() ( ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Informations |
( Ferrières, Au Clocher 2) |
( Ferrières, Au Clocher 2) |
( Ferrières, Au Clocher 2) |
( Ferrières, Au Clocher 2) |
( Ferrières, Au Clocher 2) |
Il n'y a pas bien longtemps que le bureau de poste de Ferrières se trouvait dans la maison de feu Monsieur Florent Silvestre... seuls y subsistent encore actuellement les services du téléphone et du télégraphe. Mais pour beaucoup d'habitants de la commune, cette maison est restée " La Poste " et, pour cette raison, la croix qui y est située à l'angle de cet immeuble est dénommée : " Croix de la Poste ". Les détails que j'ai pu recueillir sur les origines de cette croix, je les dois aux enfants de Monsieur Florent Silvestre. Qu'ils veuillent bien trouver ici l'expression de toute ma gratitude. Cette croix date de 1768. A cet emplacement avait dû se trouver antérieurement une maison, car des fondations pratiquées en cet endroit ont révélé l'existence d'une cave et d'un escalier. Au moment où elle fut érigée, la croix était en fonte. Lors de la révolution française de 1789, les sans-culottes la renversèrent et la brisèrent. Elle fut réparée, dans son aspect actuel, par le forgeron Warzée qui avait sa forge à l'endroit de la maison de Monsieur le Vicaire (Ce fut également Warzée qui, en pleine tourmente des évènements de 1789, cacha les cloches de l'église dans son jardin. Une de ces cloches se fêla en la descendant). Le Christ en fonte a du être travaillé au fourneau de Ferot, car le même moule a servi à la confection de beaucoup de vieilles croix des environs... Voyez la croix du Bois de Harzé, du Burnontige, etc ... qui remontent également du 18e siècle. (Les croix du 17e siècle étaient plutôt en pierre). Quant aux raisons qui ont incité les gens de l'époque à édifier cette croix, elles n'ont pu être définies avec exactitude. On peut cependant, raisonnablement, établir une relation de cause à effet entre un drame terrible qui s'était déroulé en 1768 et l'élévation de ce modeste mémorial, en souvenir de ceux qui en furent victime. Dans les registres communaux de Bra, est transcrite en original la relation d'un drame qui, en cette année, prit naissance à Ferrières et trouva son épilogue à Florêt (Bra). Ce document porte la signature des autorités du lieu et de l'époque. Il y est dit qu'un jour, les époux Louette-Gilson, de Ferrières après une courte absence, trouvèrent à leur rentrée le logis cambriolé. On avait entre autres enlevé les " bons vêtements " de l'épouse Louette. Comme il y avait peu de temps que le voleur avait opéré, des gens du village vinrent prévenir Louette qu'ils venaient de voir un homme, à l'air louche, s'en aller vers le Pré-du-Fa, porteur, sous son bras, d'un gros ballot. Ce ne pouvait être que le voleur... Aussi, Louette, accompagné de son beau-frère ou cousin Gilson, s'en allèrent à la poursuite, armés sans doute .... De simples bâtons. Il leur fut aisé de suivre sa trace ; partout on avait vu l'homme en question, facilement reconnaissable à son volumineux paquet. Trou de Ferrières, Chapelle Sainte-Barbe, Le Burnontige, La Fange, Chêne-al-Pierre, La Forge, Bra, où Louette et Gilson apprirent que l'homme venait de passer et qu'ils étaient sur ses talons. Par prudence, quelqu'un offrit à nos compères un fusil chargé dont Gilson s'empara. L'un après l'autre, tous deux s'en allèrent vers le village de Florêt. En descendant le coteau au pied duquel coule le petit ruisseau de Florêt, Louette aperçut son voleur et, suivi de quelques pas par Gilson, il s'élança prudemment afin de ne pas éveiller l'attention de l'homme fatigué. Arrivé près de lui, il lui intima l'ordre d'arrêter. Le voleur, surpris, se retourna, défiant Louette de l'attaquer. Celui-ci, mû par son courroux, se précipite sur l'homme qui calmement saisit son pistolet qu'il portait à la ceinture, fit feu et étendit Louette raide mort. Gilson, arrivant à quelque distance, avait épaulé son fusil ; il tira et atteignit le malfaiteur qui s'écroula près de sa victime. Telle est la chronique des vieux registres. La " Croix de la Poste " ne porte qu'une simple date : " 1768 ". Elle commémore vraisemblablement ce sombre drame qui, on le devine, avait dû mettre la région en émoi. A Florêt se trouve également une croix de bois, élevée à la croisée de deux chemins dont un venant de Bra ; la tradition veut que les gens de l'endroit l'ont renouvelée depuis très longtemps et qu'elle a été érigée à la suite d'une histoire de voleur venant de Ferrières ... Simple Croix ... La Croix de la Poste ... mais que de souvenirs ! Le Canard 1957 M.C. |