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Adresse(s): |
Rue du Sept-Septembre , 4, 4190 ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Catégorie(s): |
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Informations |
( Werbomont, Rue du Sept-Septembre 4) |
( Werbomont, Rue du Sept-Septembre 4) |
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LA TRAGEDIE DE GRAND-TRIXHE Des camions allemands quittent le petit bourg du Grand-Trixhe et se dirigent vers Werbomont, nach Deutschland. Brusquement, au détour d'un bois, les boches se trouvent pris sous le feu de "bandits" ainsi qu'ils dénomment ceux qui leur résistent. Le tir est sans doute efficace, puisque les camions font aussitôt marche arrière et que les ennemis se retrouvent au Grand-Trixhe, ivres de fureur et de sang. Ils envahissent tous les coins du patelin, se camouflent derrière toutes les haies : il est inutile d'espérer fuir, la tuerie va commencer. Un premier geste significatif ! Les Hia sont rassemblés dans le fournil de leur maison ; tout à coup, un soldat de "grande taille" - ainsi que s'en souvient Marie-Thérèse - pénètre dans le local. "Alle heraus" ("Tous dehors"). Les sept habitants sortent, sans savoir ce qu'on leur veut ; ils sont poussés dans la laiterie et se blotissent dans une de ses deux pièces. Le boche casse une fenêtre d'un coup de crosse, lance une grenade puis s'enfuit. Il est persuadé que la mort a fait sont œuvre : providentiellement, dirons-nous, la grenade s'est écrasée dans le local de la laiterie où les Hia ne se trouvent pas. Il y a néanmoins trois blessés, dont deux grièvement. Isidore Hia décide de quitter les membres de sa famille pour revoir son père qui se trouve à deux cents mètres de là . Mal, bien mal lui en prend : une mitrailleuse crache du feu à bout portant, Isidore s'affale, raide mort. La première victime. Les boches, écumant de rage, jettent un coup d'œil dans la maison de Hubert Brisbois ; Hubert, caché sous la table, passe inaperçu, mais un jeune homme - sans doute un résistant - sort de la cave où il venait de se réfugier. Il veut fuir ... pas de quartier ... face au mur et c'est la seconde victime, restée anonyme. A la ferme Henet, un jeune domestique, Jean Fays, particulièrement peureux, se précipite dans la grange. Il crie éperdument : "Ce n'est pas moi, ce n'est pas moi" . Sans pitié, les boches boutent le feu à la grange. On a retrouvé une boule : le corps calciné du pauvre Jean. Cela fait la troisième victime. A ce moment-là , les criminels allument un autre incendie chez Douhard, mais heureusement les occupants en sortent indemmes. Des boches, bestialement ivres, pénètrent chez Gaston Vanval, à qui Joseph Gilles est venu rendre visite. Gaston, qui marmonne quelques bribes d'allemand, tente de discuter avec eux. Peine perdue ... "Abhauen schweinehund" ("foutez le camp, sales cochons"). Gaston et Joseph se précipitent pour sortir. Ils franchissent la porte et reçoivent une rafale de balles dans le dos. La liste s'allonge ... quatrième et cinquième victimes. Insatisfaits, les boches veulent constater par eux-mêmes que les personnes se trouvant chez Gilles sont tuées. Ils enfoncent la porte, lancent un regard circulaire : au fond de la chambre, deux corps ne bougent plus. Mission accomplie pour les assassins. Eh bien non, Marcel Gilles et Nicolas Marenne font le mort ... A ce moment, les salopards quittent le Grand-Trixhe, satisfaits sans doute d'une vengeance, sur le dos d'innocents. Est-ce la fin du cauchemar ? Non, ce n'est qu'une accalmie. D'autres véhicules remplis de soldats allemands débouchent de la route du Burnontige. Ils s'arrêtent ; à la vue du village dévasté, sans chercher d'autres explications, les nouveaux arrivés s'emparent de trois hommes : Hubert Coulée, Honoré Hindryckx et Joseph Polet. "Vous bandits, vous mourir". Une salve de mitraillette fait son œuvre : les sixième, septième et huitième victimes. Le martyrologue est clos. Les boches s'en vont. Le Grand-Trixhe n'en verra plus d'autres ... Quelle tragédie, trois jours à peine avant la libération. (Maurice Capitaine - Petites histoires de 1940-1945) ( Werbomont, Rue du Sept-Septembre) |