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Adresse(s): |
La Rouge Minière , 0, 4190 ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Catégorie(s): |
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Informations |
( Ferrières, La Rouge Minière) |
( Ferrières, La Rouge Minière) |
( Ferrières, La Rouge Minière) |
Elle est située au carrefour des routes Ferrières - Saint-Roch et La Rouge Minière - Grimonster, non loin du Bâti. Le décor feuillu, l'aubépine, a disparu. Le coeur gravé sur le socle de pierre est remarquable. La taille " en réticulé (quadrillé en forme de filet) qui laisse apparaître, en réserve un coeur " (Comanne) aurait été faite par Pierre Eischenne, habitant l'actuelle maison Truffaut. A en juger par la qualité de ce travail, il devait être un artisan habile. Pierre Eischenne, tailleur de pierre, qui est né à Aywaille le 6 mars 1852, fut domicilié au no 46 à La Rouge Minière. Il a épousé Marie-Josèphe Abraham. Il est décédé à la Rouge Minière le 15 juillet 1920. Il eut un fils prénommé Joseph. De par son millésime, cette croix des chemins et, dans la paroisse, classée parmi les plus anciennes. Et comme croix de dévotion la plus ancienne. Seule, la croix de la Poste (1768) la devance, mais en temps que croix d'occis ou de souvenir. L'actuelle croix est évidemment la ixième édition. La croix du carrefour enrobée d'une magnifique aubépine était devenue le centre religieux local ; celui-ci avait le ciel pour toit et les vents comme les murs. La communauté s'y réunissait, je l'ai dit, pour y réciter le chapelet, pour y faire des neuvaines si le temps n'était pas favorable ou que menaçait une catastrophe, pour obtenir une guérison. On priait debout, parallèle à la croix dressée. " Bon Dieu, on en a dit des chapelets à cet endroit " s'exclame R. Raskin. Cette aubépine a disparu lors de la construction de la maison Petipas. Il est en effet rare de voir une croix de carrefour dénuée de verdure. Celle-ci : chêne, tilleul, coudrier, épicéa, aubépine ... n'est pas choisie au hasard. Ainsi li blanke sipène rappelle par ses épines la couronne du Christ ; la masse blanche de ses fleurs la pureté de Marie. Elle a aussi le don d'éloigner la foudre. Cette croix a sa légende. Il se colportait encore au village, au milieu de ce siècle, qu'elle avait été dressée par le doyen Symètre Martin en reconnaissance " parce que les moines de Bernardfagne avaient été chassés ". C'était le soulagement pour la population car ils exigeaient la dîme (li dème), ce qui les rendait antipathiques à tous. Or, il faut savoir que : - la date de 1828 correspond à la cure de Mr. Lisin (1816-1833). - Le doyen Symètre Martin a présidé le doyenné de Ferrières de 1855 au 7 mars 1864, date de sa mort. - Les moines de Bernardfagne furent définitivement chassés le 1er septembre 1796. Il faut croire que ces dîmes ont laissé un fort mauvais souvenir dans la mémoire de nos bonnes gens. Henri Squelin, ce révolutionnaire de renom et premier maire de Ferrières y est peut être pour quelque chose. Il habitait non loin, la maison occupée aujourd'hui par Pierre Boreux. Cette croix, peut être renouvelée par S. Martin, a-t-elle hérité de la légende d'une précédente plantée au même endroit ? Fait assez troublant, aucun document cartographique ancien ne mentionne son emplacement. Quoi qu'il en soit, elle est croix de carrefour par excellence. C'est sans doute au carrefour qu'on a commencé a élever des croix. Sa forme rappelle d'ailleurs celle de la croix. Le quadrivium antique était, chez les païens, consacré à Mercure ; ils y plaçaient sa statue. Les Gallo-Romains convertis consacrèrent le carrefour au vrai Dieu en y plaçant une croix. (d'après de Barral in Autour du clocher) Nos parents croyaient que le carrefour était le rendez-vous des démons et des sorciers où ils menaient sabbat. Maints endroits sont mentionnés à Ferrières. Il propose plusieurs directions sur lesquelles il ne sied pas d'hésiter longtemps sous peine d'être happé par les esprits malfaisants. Y placer une croix, c'était exorciser le lieu. |