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10-Chroniques |
SIRE MELCHIOR PETRI A ceux que ce nom intrigue, disons tout de suite qu'il est celui d'un ancien curé de Ferrières, en fonction dans la paroisse à la fin du seizième siècle, de 1578 à 1600. Si l'on s'en rapporte au soin qu'il apportait dans la tenue de ses registres paroissiaux, ce ne devait pas être le premier venu. Il fut envoyé à Ferrières quinze ans après la fin du Concile de Trente (1545-63), donc au début de l'époque où les décrets conciliaires entraient en application. Selon la proclamation du pape Jean XXIII, Vatican II produira un renouveau spirituel de l'Eglise et manifestera son visage vrai et attrayant aux homnes de l'époque actuelle, asservis par le matérialisme et les techniques. Le Concile de Trente, Concile important s'il en fut, n'a pas fini non plus d'exercer son heureuse influence. Réuni pour combattre l'hérésie protestante, il avait comme objectif d'opérer une réforme vraiment catholique de l'Eglise et d'y restaurer la morale et la discipline que tant de ses membres et même aussi de ses chefs avaient laissées s'altérer. Pour la réussite de son oeuvre, il lui fallait évidemment la collaboration du clergé. Elle lui fut pleinement accordée dans nos régions. Ferrières appartenait à l'Archidiaconé du Condroz, circonscription ecclésiastique qui comprenait des paroisses de la Principauté de Liège parmi lesquelles s'en trouvaient un bon nombre qui font aujourd'hui partie du diocèse de Namur. Le doyen de cet Archidiaconé était alors Antoine Duchêne. En ce temps-là , les prêtres l'appelaient " De Quereu " non pas par manque de respect mais par l'habitude qu'avaient les gens cultivés de latiniser les noms propres. Chaque année, dans l'Eglise St Médard, à Ouffet, centre de l'Archidiaconé, se tenaient plusieurs réunions de curés, réunions importantes qu'on appelait aussi, un peu pompeusement "Conciles". On y publiait les prescriptions du Concile de Trente, communiquées par l'Autorité épiscopale. On y discutait des affaires religieuses, spirituelles et administratives, de manière à obtenir dans la contrée une discipline ecclésiastique uniforme et conforme aux lois générales. Sire Melchior Pétri ne manquait aucune de ces réunions et de retour en son presbytère, il en faisait un compte rendu exact. Ces relations, rédigées en latin le plus souvent, sont une source précieuse de renseignements sur les soucis de l'Eglise et des églises à cette époque. Comme tous les autres curés, Sire Melchior Pétri notait dans ses registres les actes de baptême et de mariage devenus obligatoires depuis le Concile. Les formules en étaient fort élémentaires et moins précises qu'aux temps actuels, mais, telles quelles, elles ont servi à reconstituer certaines généalogies jusqu'au seizième siècle. L'ancien pasteur de Ferrières notait aussi bien régulièrement la perception de toutes les redevances, rentes et cens, en faveur de l'Eglise et de la cure. On sait que c'est par ce procédé que l'on assurait alors l'existence et la subsistance des églises et des ministres du culte. Tous ces biens d'église et de cure furent volés à la Révolution française. Quand la tourmente fut passée, devant l'impossibilité de rétablir la situation comme auparavant, le Pape et Napoléon signèrent le Concordat en vertu duquel l'Eglise renonçait à la possession de ses anciens biens et l'Etat s'engageait en compensation à verser une indemnité aux ministres du culte. C'est cela qui constitue ce qu'on appelle "le traitement du clergé". Ce n'est en réalité qu'une restitution indirecte. Mais ce n'est pas tout. Sire Melchior Petri qui devait être un homme cultivé, à l'esprit toujours éveillé et curieux, consignait aussi dans ses registres des histoires, des faits divers dans le genre de ceux qui intéressent encore les populations d'aujourd'hui : faits divers qu'il recueillait soit dans la région, soit à l'extérieur. Et souvent il les clôturait, à la manière d'une fable, par une petite mais judicieuse réflexion, rédigée d'habitude en latin. Voilà le nouveau collaborateur que "Le Canard" présente aujourd'hui a ses fidèles lecteurs. Sire Melchior Pétri a bien volontiers accepté de laisser publier parfois dans la petite revue certaines de ses chroniques, heureux qu'il est de pouvoir encore être utile à son ancienne paroisse. Seulement, il nous en avertit, il faudra bien déchiffrer son texte. Ecrit en des caractères gothiques fermes et bien réguliers (ce qui pour les graphologues est le, marque d'un homme distingué), il a subi de multiples injures des siècles passés. Et ce n'est qu'au prix d'un travail patient qu'on peut se familiariser avec lui et le reconstituer dans son intégrité. Et donc comme il l'a fait sur la première page d'un des registres paroissiaux, il se présente lui-même : "En l'an quins cens septant & huit Sire Melchior pétri d'Anthine trossat la charge de ceste église, Assisté des grâces divines". ---------- Nous avons fait la connaissance de notre ancien pasteur, Sire Melchior Pétri (voir le Canard de décembre 1962). Il nous a aimablement permis de consulter ses archives. Encore, pour y avoir accès, faut-il que nous soyons bien reçus. Il y a parfois dans les presbytères un personnage, très méritant du reste, qui a une idée très élevée de son rôle. De servante ou ménagère qu'il était autrefois, il est devenu "gouvernante". Ce qui, en certains cas, n'est pas un vain mot. Chez Sire Melchior Pétri, il ne semble pas que son autorité eut jamais à souffrir des prétentions de son personnel. Il était "maître chez lui", mais il savait considérer et rétribuer les services qu'on lui rendait. Maintes fois il signale le paiement des gages dus. Et même avant d'engager une personne, il mettait "noir sur blanc" les conditions du contrat. Ainsi, il écrit : " Le 13e d'octobre 1586 J'ay louez pour me servir un an commenchant le 21e du dit mois et finissant au même jour Maroie de sancy pour sonne de 8 Flor. bb., 5 olnes de toille de stoppes, 2 oulnes de toilles de seron avec une paire de chasses visines et une barette en lieu de couvrechief, s'elle me serve bien et fidèlement". Et maintenant, en compagnie de notre curé, faisons la tournée de notre paroisse. Ce ne sera pas difficile. Chaque année, trois fois par an, à Pâques, Pentecôte et Noël, il percevait les rentes et dîmes. Il établissait préalablement la liste des familles à visiter ou à convoquer. C'est ce qui nous vaut de posséder un relevé, on peut dire complet, de la paroisse. Ce relevé varie sans doute quelque peu d'une fois à l'autre en raison des décès, arrivées ou départs de paroissiens. De même que l'orthographe des noms, mal fixée à cette époque ; mais tel quel il contient de précieux renseignements sur l'importance de la population et même sur la profession de certains habitants. Le voici donc réparti par sections : FERIER: Remâcle du douaire petit Goffinet, chargeur Hubert le Goddet, boytreur Remacle le Goddet, fondeur Tisson, fondeur Nicole, veuve Jâ Pirot Donis de Rahier, tisseur Johan Michel, laboureur Johan Pirot, manoeuvrier Jequemin Mignot, minneur Ogier de Creppe, affineur Noël Bragard, laboureur Maroie Lorquet, vefve Herman Lowy de pirôbeuffz Johan le merchier, marchand Henri Herman, mechaniq Thomas Fosseit, tisseur Coulien de Neueforge, gentilhomme Johan de labie, censier Goffinet barbison, fondeur Symon augustin de lincheit, mechanicq Erquin, chargeur Michel de Targnon, mayeur Andry matelle, marchan(nd) ? Johan le pote, fondeur Gille merchier, minneur Léonard le Corbesier Jehan Adam, mechaniq Jehan ponslet, cherron ( ?) Ponslet Corbesier, Mathy grand, fondeur Magotte vefve de l'Goffinet Franchoy, hierdij pastoureau Rsquin le tint, laboureur Hubert pericqz, boytreur Sabeau, vve Servais (le marlier) Johan le couvreur Noël Jean pirot, mechanicqz Hubert bon Jâ, laboureur Isdelette, vefve Hansquine Johan Jacqz, chargeur Johan pire, du piery minneur Léonard ponslet Thirry del coulée Gile Jâ Laurent Hubert de Malacorde Thiry bon Jâ, merchier LONGNOULE, HUPPET: La vfve Johâ Malherbe Damide, vefve Godefroid Malherbe Pire Cathon Martin Cathon Guiltot Wilheame, cherron Anne Goffinet, vfve Johan Hugnet Wilheame Goffinet Collin Herman Johan le bierger (ou) le bouvier Pirot de Longnoule, cherron Gilez de Xhoris, mercier Englebert Beron, minneur Gilez de coulée, dit le merchier Lowy Barbeson Johan Mathy Lowy Coppea Franchoy Daglette Mathy Wilheame Godefroid Michel Catherine Phrounet La vîve le boutte Johan Henry pire Johan Phronette Lowy Goffinet Martin le jeune Martin le vieux Guiheame merchier MALACORD, FEROT: La vfve Bastongne Coulet, masson Thiry, minneur Everard nameuroy, minneur Gilez de cerf Johâ Thiry, mechaniqz Janjan, minneur Martin, moulnier Damoiselle de Hodister Lambert de Gory, censier à Ferot Gertrud, vfve Christophe le moulnier Coular (de Xhignes) meulnier de Renier de Graz La Vfve Roland (Clémence) Thiry, mesureur et Gilette, sa soeur Sire Johâ brisso, de Villers Godefroy de Wéris Evrard, sr de Noyremont ROUGES MINIERES, GRIMONSTER ET CHESSONFOSSE: Gilez grand Cousin, minneur Gilez le queux Sabea, vfve berthemin Servais petit Jan Henry grand laboureur Johâ Coular, laboureur La vfve recoulle, dite Catherine Le vfve Coular de Grimonster La vfve Gilez bodechon La vfve Crespin Henry bonnetz, fondeur Johan de Grimonster Nicolez de marteau Johâ marischal d'Ernonheid Philippe Cothurier BURNONTIGE, PAYEFAS, CHERHALLE: La vfve le Clercqz Les hoirs Martin Rousson Le jeusne laurent Laurent Soyeur Johan le turque Servais laurent La vfve vieu laurent, dite Jehenne Henri Servais, chargeur Johâ genin, fondeur Johâ le marischal, merchier Johâ fifis, fondeur Gilez Laurent, forge Gilez de Payefas, fondeur Symon del haye, tisseur Rasquin coulette, cherpentier Bassin coulette, charron Johan l'amoisine, forgeron Laurent vieux jan Paulus ---------- Au temps du pastorat de Sire Melchior Pétri, dans l'administration du "temporel" des paroisses, le curé était aidé par un organisme de laïcs appelé "La Fabrique d'Eglise" ou plus communément, " La Mambournie ". Ceux qui en faisaient partie étaient appelés les Mambours. C'étaient les marguilliers d'aujourd'hui. Cette charge était prise au sérieux et ne pouvait être assumée que par un engagement religieux. On lit par exemple des textes comme celui-ci : "Iceluy Hubert Goddet, ayant renonchez l'office de mambournie, nous avons choisis en sa place pour cest à (an) 1586 Lowy Coppea de longnoulle qui restât le serment devant l'autel ce 23e de feb. à susdit." Ce n'était pas non plus une sinécure. Les mambours s'occupaient activement de la paroisse par le pourchassement (perception) des rentes et dîmes, le relevé des agneaux, la reddition annuelle des comptes et que d'autres transactions. Il serait fastidieux de vouloir relever toutes les opérations auxquelles ils étaient mêlés. Les termes utilisés par le curé pour les rapports sont presque identiques de l'un à l'autre. Ces rapports sont cependant parfois intéressants en raison de l'originalité des opérations qu'ils relatent et aussi parce qu'ils sont une preuve d'antiquité pour des lieux dits encore en usage à notre époque. En voici quelques exemplaires pris au hasard parmi tant d'autres. Relevé des agneaux. "Ce XXIIe jour de juing an 1584 moy et Rasquin le tint, fermij de messires de Stavelot avons été parmi Ferier et Longnoulle chercher les dismes d'agneaux et scavoir le nombre pour le recompte de l'année future. Premier : Johan de Labie, censier de Ferier nous at relatez qu'il avoit 3 agneaux qu'il tenait à nourchon (?) de Stavelot et 4 de My et avons heu la disme. --- It (en outre) Nicolle la feme Joha Pirotte, etc, etc.. Revente de dîmes. L'â 1584 du mois de jullet le 3e jour ( ?) , Philippe couthurier Je revendaye ma metiephe (metie part) des dismes de foings es preitz de bernafaigne, courte de feriere, dessous le mollin de graz, à Coular de xhignes moulnier illec (en cet endroit) avec celle du preit joh (Johan ?) de ferier pr (pour) soe (somme) de 5 florx, monoie de Liege, et donnat 7 pat. à boire. Le 13e de Juliet an 1584 put (?) Hubert malacord et Hubert le maïeur, Je revendaye à Coulet masson de malacord ma metie prte des dismes de foings des boirgnettes et des preit del pille iusques au prangleux, por soe de 7 Flor. demi et en suis payez. Comptes de Fabrique. Les formulaires en étaient fort élémentaires. Chaque mambour rendait son compte et le curé l'inscrivait à son registre. En voici "en vrac" quelques articles, avec la mention du mambour responsable. Comme en tout bon compte il y a des recettes et des dépenses. D'abord des recettes : Solutions des rentes levées pour l'â 1585 par Lowy Coppea sy â mambour: Premier a Jan michiel sur les édifices et assises de la brassine à ferier; septx stiers et demi spelte. --- It. sur le courtil al fontaine : VI aid.--- It. sur 1e courtil à chaux ont payé à luy les hoirs (héritiers) Henry bragard : 2 st.sp.--- It. sur ung preit al pille ont payé Andry matelle et Rasquin le tint : 2 st. sp. --- It. sur une pièce de preit et tere au piery : a payé, etc. --- It. sur une maison et assise à longnoulle at ..é Pirot de Lognoulle; etc. --- It. sur les héritz (héritages) feu Wilheame de longnoule emprès la crepalle pardechà l'eaiwe ont payé, etc. Recepx des cens par Ponslet, sy â mambour (1585). Premier a leveit sur le trou de py aux hoirs Jâ Fosset, X st.sp. It à Coulien de Neueforge ... ung pot de vin à Pasque. Mais il y a aussi les dépenses. Les termes dans lesquels elles sont représentées ne varient guère d'année en année. Nous trouvons par exemple parmi les dépenses de Lowy Coppea (1586) les articles suivants : Premier, dix cla et demi de cere (cire) à 3 flor. 4 aid. le cla. 36 aid. au chandelon (le cirier) pour ses painnes. 14 aid. au prédicateur de la passion. 10 aid. pour un demi cens d'hostilles. Le vin de messe et l'encens ne sont évidemment pas oubliés. On lit aussi les dépenses occasionnelles suivantes : 10 pat.bb. pour le pendement du batta de la cloche (1585). Et encore : "le 29e mars an 1585 fut massonnée la pavée devant l'huis de notre église pour somme de cincqz flor. prins hors la fabricqz. Les registres de Sire Melchior Pétri sont également de vrais livres de raison pour ce qui concerne ses affaires personnelles. Notons seulement les détails suivants : J'ay acheptez ung poulin à mon confrère Sire Mathy de Hamoire, curé de Boumalle, ce 7e octobre an 1586 pour le prix de 15 flor.bb, que luy aye payez, et 3 potx de vin à 9 pat. le potx. Fais 27 pat. Fais en la maison le curé d'Izier mon confrère, sire Melchior Cheolin. Le 28 de novmebre an 1586 Jaye acheptez une génise à Hubert pericqz pour 3 stiers regx. J'ay acheptez une marmitte de vieufer à Henry genin de burnontiege pour 13 patx bb. It 8a novmebris J'aye achepté environ 5 libb. de beure fondus à 7 patx bb la libb. ---------- Il ne peut être question dans notre modeste revue de publier in extenso toutes les archives laissées par Sire Melchior Pétri. Ce serait interminable. Déjà beaucoup de pages ont été éliminées par ce qui a été dit précédemment au sujet de la population et de l'administration, financière surtout, de la paroisse. Dans la suite, nous nous contenterons de noter dans l'ordre chronologique quelques faits jugés intéressants à différents points de vue par notre ancien pasteur et qui le restent encore pour les amateurs des choses du passé. Mention sera faite par conséquent de certains rapports du fameux "Concile d'Ouffet". Celui-ci, on le sait déjà , s'occupait habituellement de faire appliquer dans la région les décrets du Concile de Trente. L'intérêt des rapports résidera dans le fait qu'il nous feront connaître certaines réformes introduites dans l'Eglise mais surtout les usages anciens qu'il fallait réformer. Les rapports seront traduits s'ils sont en latin ; reproduits tels quels s'ils sont en français ; mais pas toujours en entier ; parfois seulement en résumé dans la mesure où ils peuvent intéresser notre curiosité. -----17 avril 1584. Concile d'Ouffet ; objet : obliga tion faite à tous les curés de communiquer au doyen, avant la fête de l'Ascension, le nom de tous ceux qui on communié à Pâques. -----15 mai 1534. Le 15e jour du mois de may 1584 comparurent au lieu de ferier diverses personnes : Melchior Lhoest, procureur scyndicqz de messires de Stavelot, bourgeoy de Liège : avec luy Gile de leus (Deleuze) notaire en la câe(carte) décimale de chessonfosse. Lequel notaire comis par le juge députez examinat usques à 10 témoings a nre (notre) instance por (pour) scavoir s'aulcuns autres fieftz du pays de Stavelot paioient dismes aussy bien que ceux de chessonfosse.... -----22 mai-1585. Le 22e jour du mois de may l'an de nre (notre) Sr.(Seigneur) 1585 dains l'église d'Uffey au temps c'estoit Archievesqz de Coulongne et Evesqz de Liège mons Ernest duc des haultes et basses Baviers, son collectr ille pu franciscus a Castro, L'Archidiacre le Sr Canoine Manderscheid, son vexateur collect illec put maistre (?) Raymundi, le doien illec put maistre Anthoine de chaine, fut célébré le Concile d'Uffey pour environ 40 confrères où qu'il fut inioint de par les officiers aux dits confrères de deffendre in ambone seu facie ecclesiae (en chaire de vérité et publiquement) à leurs subiects parrochiens et parrochiennes qu'ils n'usent dores en avant de seigneries, divination, charmeries, et mesme quil ne se trouvent auprès de ceux ou celles qui telz damnables artz exercent, et ne donnent conseil, assistence ni advis de y aller ou user de telz acte, que sils décreuvent aulcuns ou aulcunes après telle deffence et inhibition faite exerchant, assistans ou donnans conseil commandirent auxdits confrères de les accuser emprès les officiers du Rme Evesqz ou des Archidiacre doien. Item fut auxdits confrères prohibez de ne recevoir en baptisant por parin et marine (iouxte le St Concil de Treingt) sinon ung seul parin et une seule marine ou porle moing ung parin tout seul ou une marine toute seule.... Dans le même concile du 22 mai 1595 on signala que des sujets des paroisses voisines de St-Sevrin en Condroz, où les jésuites avaient un prieuré, se rendaient le dimanche et aux fêtes solennelles, et sans l'autorisation de leur curé, à l'église des Révérends Pères, pour assister à la messe et communier, devoirs qu'ils auraient du remplir dans leur église paroissiale. On fut d'avis que cet abus serait communiqué à l'Autorité épiscopale dont on attendrait avis et décision. L'an de ne Sr mil cincqz cens quattre vingt et cinqz au mois d'april décédat de ce monde feu de bonne et généreuse mémoire n Sainct père le pape Grégorius XIII de ce nom et en sa place succédât Sixtus quintus au même an 1585. A l'occasion de son élévation au souverain pontificat le nouveau pape accorda au monde la faveur d'un jubilé. Le 14 juin, en l'an de la nativité de Notre Seigneur 1585 on publia pendant les messes des Lettres apostoliques à ce sujet. Le Saint Père accordait la pleine rémission de leurs péchés à ceux qui se confesseraient, jeûneraient les mercredi, vendredi et samedi, feraient une aumône aux pauvres et prieraient à son intention; il demandait que les fidèles demandent à Dieu de lui donner la grâce de porter dignement sa haute charge, de le diriger dans toutes ses actions, de briser les attaques des ennemis de l'Eglise. Outre le jeûne, l'aumône et la prière, les fidèles devaient un dimanche faire une communion pour le jubilé. Et Melchior Pétri note qu'il y eut environ 80 communions. ---------- ----- Concile d'Ouffet du 25 septembre 1585. A cette réunion fut publié un décret épiscopal enjoignant à tous les prêtres de l'archi-diaconé de se rendre à un concile diocésain qui devait se tenir à la cathédrale St Lambert à Liège, le 3 octobre pour y traiter de la réforme exigée par le Concile de Trente. Comme tous les confrères ne pouvaient pas s'absenter ensemble à cause des cas d'urgence dans l'administration des sacrements, des lettres du Vicaire Général permirent au Doyen de déléguer quelques prêtres qui iraient à liège traiter en conseil secret et choisirent les délégués suivants : Maître Jacques, cure de Marcour (?) Maître Bernard Chedoleum, curé de (?) St Denis, Sire Jean de Rahier, curé de Fairon et Comblain, Maître Jean d'Abée, curé de Modave, Sire Jean, curé de Clavier et Sire Symon de Xhos, curé de Mel (d'Ellemelle ?) ----- Le merquedi, 6e jour de novembre an 1585, après la messe, pardevant l'autel, Marie, relicte (veuve) feu Herman de ferier, prestat le sermint de fidélitez por en future servir en nre poirche (paroisse) de saige damme (accoucheuse) ----- Le jour de nre dédicace, 20e de la nativité â 1586, 13e de janvier, célébrarent en notre église frère Léonard de Harzez haulte messe et frère Thiry de liège basse messe, religieux de bernafaigne. Ce firent-ils pour rayson des aisances de ferier qu'ils possèdent. (une note semblable est répétée chaque année à la même date) ----- Le jour de la purification, 2e de febrier â 1586 arrivat à ferier une compagnie de carabins espagnolx dont en ma cotte (?) en avoie 3 chevalxr 1 soldat et 2 paiges. Partirent le 10e de febr. tirans vers Wanne(?). ----- Environ la saxmoisne après la Chandeleur furent sparcées (répandues) certaines nouvelles que Thirry des gottes del forge à Chevron seroit estez murdris es quartiers d'allemaignes par un inhumain soldatx alleman qui l'avoit induict à le reconduire avec cheval et cherrette luy promectant payent (payement) tel que entre eux avant ptir (partir) avoient arrestez. En lieu de quoy at heu (eu) privation de vie, chevalx, cherette et louier. Félix quem faciunt alena pericula cautum.(Heureux ceux que les malheurs d'autrui rendent prudents) ----- Au concile d'Ouffet du 7 mai 1586, les mesures suivantes ont été prises : 1. Tout prêtre séculier affecté au service d'une paroisse doit préalablement subir un examen. 2. II doit résider dans sa paroisse. 3. On ne peut, sans nécessité, entendre les confessions en dehors des églises. 4. On ne peut célébrer la messe dans les maisons de la paroisse. 5. On ne peut utiliser dans les églises que le chant grégorien. 6. On ne peut abréger les chants tout particulièrement celui du Credo. 7. Les prêtres doivent bien chanter la messe et la célébrer avec recueillement et respect. ----- Des histoires Coe (Connue) ung Bonis, fis d'ung moulnier de Rahier, aiant heu a femme Damide, fille de notre pachien (paroissien) Francheu Fosseit de ferier, fust tellement induict en temptation par l'ennemis du gendre (sic) humain que, au vingt huicte jour de maye l'â de noe Sr 1586, le merquedi des quattres temps du penthecost, environ les 3 heures après medi, pendant que la jeunesse exerchoit ses pétulances en dances et aultres dissolutions, continans malgréit moy telles traditions de leurs prédécesseurs, ayans introduits de faire festins et dances les 2e et 3e festes du penth.(Pentecôte),n'onobstat q'en nos Eglise ne se face quelqz solemnitez outre les aultres pouches (paroisses) circonvoisines. Icelluy Donis donnat ung coup de cousteau au ventre de sa dite feme, estante grosse d'enfant, duquel coup de cousteau icelle mourut l'endemain, au grand regret de ses amis et voisins. Pour lequel grand inconvénient chastier la psonne (personne) dedit Donis fust emprisonnées et par deux hoes (hommes) gardées en sa maison iusques au 12e Jor de Juing a susd (susdit). Auquel jour après luy avoir fait son procès par les Srs officiers et justiciens tant de Stavelot q ferier, il fut décollez sur le piery et heu bras et jambes rompus. Et puis son corps par concession du gouverneur Tapis fut sépulturez en la terre ste auprès de sa feme. Dieu en aiet bon greit. Nota que l'â 1581 au 17e de maye qu'estoit le merquedi des quattres temps fut occis Servais d'entre deux villes par une feme l'ayant touchés avec une fourche par une fenestre dains l'oeille pendant la messe. Item, l'â précédent, sy la mémoire m'est bonne, comme à l'apres dinez et après la salutation angélicqz, au mesme merquedi des 4 temps, j'ensevelissoye la feme pire cathon de longnoulle, la jeunesse dansoit à mes yeulx voyant sur le piery q'est grande impiétez provoquant l'ire de Dieu et la rigeure de sa justice sur tout peuple rebelle. ---------- ----- En cest â 1586 permist dieu régner p(ar)mis les pais bas, pays de liège, Stavelot, Luxembourg, voire es aultres Régions de pardecha une chièresse des grains, seil, chaire, bure, fromaige et aultres munitions : le spelte s'est vendus 15 flor.bb ; le stier de fromet 3 flor. 15 pat.bb; le stier de seigle, wassin et regons 14 flor. 2 1/2 pat.bb; le stier de seil(?) 9 flor. unze pat.bb; la lib.(livre) de bure sailez 6 pat... ; le fromaige de berbis la lib.6 pat. etc. ----- En cest automne de l'â 1586 furent bruslées com (comme) marquerelles certaines femes des grand tricht, de longnoulle, filot, Hamoir, Isier. ----- Environ cest an 1586 aye fait accord avec le scyndicqs de messires de chapittre de Stavelot, mre Jehan villiers, touchant la diffigultez de la graigne al déisme, assise sur le domaine de cure de ferier, usurpée par les censiers des dits Srs, pour autant qu'il compect aux terraignes. Sy est que d'ores en avant les dits Srs sont et seront tenus exposer ou faire débourcher les deux thiers des argents et matière q'à l'advenir seront nécessaires pour l'entretiens de ladite graigne tant en waz, arzilles, bois, pières que sèment; et moy l'aultre thiers. Et coe -comme- il advient quelcqz an fertil, que ladite graigne est incapable des deismes et terraiges provenantes des décimages de ferier, ainsy q'on l'at veu par plusieurs fois sy devant quil a convenu empronter aultres graignes parmi ledit vilaige de ferier. Sy est q'à 1'advenir, au cas qu'il fauldroit lower quelcqz graignes au dessus de celle al déisme ou aultres emprontées, quant alors, le censier de messires de chapittre pour cause des terraiges serat tenus au payent(paiement) des lowaiges et non moy. lequel accord tiendrat lieu jusques à meilleure provision. Ainsy arrestez entre moy et ledit scyndicqz au lieu de ferier en la maison Rasquin le tint censier, dains son esteuffz. Ce fut l'endemain des solutions des cens et quarttiers accoustumé de payer par les surseans de la courte de ferier, après la solennitez des III Roix. ----- L'huicte jor d'avril â 1587 arrivarêt à ferier environ six à sept vingtz wallons gens d'armes de Roy. Partiret le Xe jor dudit mois. Ieschappay d'avoir soldatz en ma maison. ----- 15 avril 1587. Concile d'Ouffet. A l'ordre du jour il y a trois points : 1. le doyen adresse aux confrères une allocution dans laquelle il notifie l'obligation qu'il y a dorénavant de porter la tonsure et en explique la signification mystique. 2. On règle un désaccord qui avait surgi entre les curés de Melreux et de Heid au sujet de certains droits matrimoniaux. 3. Notification est faite aux curés, en vertu des décrets du Concile de Trente, d'avoir à remettre à l'Evêché de Liège les registres des actes paroissiaux, en particulier ceux des baptêmes, mariages et décès, ou bien une copie authentique conforme. Ces documents devaient être déposés aux Archives de l'Evêché. Ils s'y trouveraient en plus grande sécurité à cause des temps troublés que l'on vivait à cette époque. ----- La nuicte en la penthecost an 1587, Jehâ del haynaulx, serviteur au soldat lanchier Italien de la compagnie Hannibal de gonzaga, tombât de hault en bas de selier (?) de ne (notre) Eglise estant del haultesse de 20 pied, sains qu'il se rompist aulcuns menbres et sains soy faire aulcune plaie ou effusion de sang; ains enduroit mal el blessures dans le constel gauche et dains les rains et coul, à raison de quoy il servat son lict 15 jours continuels dains mon estauble de chevalx. De la temporisat iusques au 15e de juing â 1587. Puis s'en allit son chemin bien pauvrement. A ferot avec le Sr voez d'antinne, Adam Corbea son mary, emprès le Sr de noyrernont leur gendre, icelle fut saisie d'une, maladie tant aspre qu'elle fut en huict jours changée de vie a morte. Ce fut environ le St marce â 1587. Et fut son corps remainnez a Antine no sains doilles. Laetus exitus tristem sepe reditum parit.(Traduction : Un joyeux départ occasionne souvent un triste retour). ---------- ----- Le 25e de joing an 1587 s'appouisserent certaines troppes de Werebrutes, ou voleurs, au bourgaige de malmedie. Tout par nuict. Lesquelles en faisant inhumains désordre pillèrent argent et aultres meubles à leur chois, et mirent le feu dains 45 à 50 maisons. Ils violarent l'église St querin, voire le fyttre(?) d'Icelluy et pillèrent ornemens, calices et ustensiles sacrés et mirent le feux dains le temple paroichial. ----- En dimenche 2e daoust â 1587 furent publiées par moy dains le prelogue certaines lettres(?) d'admonitions à pénitence ven.(venant) de mosr (Monseigneur) l'évesqz de Liège. En quoy requestoit de ieuner le merquedi, vendredi et samedi, et communier le dimenche. Chanter ce-mesme dimenche "de tribulatione Ecclesiae" avec 4 collectx sub uno poum (per dominum nostrum..etc). Et la messe finie, faire procession en chantant les litanies, et retourné dains léglise, estant mis à genoux, ayant lis les preces .... Item requestoit de faire procession tous les dimanches iusques à la toussainctz. Et que le peuple confessast et communiast tous les premiers dimenches de cnn (chacun) mois iusques à la dite feste. En communèrent VI vingt ou environ. ----- En mois de mars, l'an 1588, sarrivat de France ou es environ en ces quartiers ung hoe (homme) bien mal accoustré de l'aige de 24 à 25 ans. Lequel se présumait faire conventicule et sous umbre de révélation, il admonestoit les simples laboureurs et artizans de warder le saxmedi après none. ----- Henry de Vallois, roy de france, p. une simulée piété et religion a parvenu au (..drissèment ?) du très catholicqz Henry de lorraine, duc de guise, son lieutenant général et du cardinal de guise, ayans reclos plusieurs notaubles en prison. Ce fut entre le jor St Thomas et la noël an 1588. Actx detestauble et castigable p. la saincte ligue. Le vendredi avanveille de Noël et la nuicte de Noël il fist hallebardez Lewis de lorraine cardinal archevecqz de Reims. ----- Concile d'Ouffet du 19 avril 1589. A l'ordre du jour : 1. Publication de l'édit de sa grandeur Ernest, évêque de liège, ordonnant l'érection d'un séminaire dans la ville de Liège conformément au décret du Concile de Trente, en vue de donner aux jeunes gens appelés au sacerdoce une éducation et une instruction religieuses convenables. Pour cette érection il fut imposé une contribution annuelle à tous les prêtres, selon les possibilités de leurs revenus. 2. Comme le fête de l'Annonciation (25 mars) tombait la veille du jour des Rameaux, il fut entendu que les fidèles qui communieraient ce jour-là ne satisferaient pas au précepte de la communion pascale, celle-ci devant se faire pendant le temps pascal proprement dit, c'est-à -dire depuis le dimanche des Rameaux jusqu'au dimanche de Quasimodo. ----- En lundi XXIIIe Jor du mois d'A...(?) en nre porche (paroisse) au lieu de Huppet q'estoit lendemain des nopces le fils Joh. Coppea et la fille martin Jehot, coe (comme) une ieune fille de VIII ans ou environ, l'une des enffans Johan mathy estoit assise selon ung forny tombat sur la dite fillette d'une impétuositez et pesanteure si aspre que ce tombement privat la fillette de sa vie; ce q'apportât très grande tristesse à ses père et mère et étonnement à cieulx qestoient dansans, brigandans et desminuans (?) joye mondaine ayant por sa fin tristesse. ----- la dame dowagne de froide courte, damouselle Sabea de vervoz q'estoit mayeuresse de ferier trépassat le merquedi après la St Joha 89. Et fut mayr heritx honnorez Everard de harre Sr de noyremont. ----- Petite nouvelle familiale (traduction) :l'an 1589, le 14 nov. furent célébrées à Antine les noces de ma nièce Marguerite avec Gilles Le Paige. ----- Faits divers (traduction) ; 1° le jour de l'Imnaculée Conception de l'an 1589, au hameau du Pouhons, une femme, fille du berger Servais, souffrant d'épilepsie ou mal caduc tomba accidentellement dans l'eau et s'y noya, privée qu'elle était de tout secours. 2. Colien Neueforge demeurât à ferier fist reparrer le pont du ferot devant le vergypreit. Ce fut le XIIIe de décembre 1589. ---------- ----- Environ le Ve Jour de Jullet an 1590, sur les 7 heures après medi, au vilaige de Lymon "ban del chapelle et parouche de Tavier, cheutx la tonnaire et fouldre de ciel sur ung sarezy (cerisier) et rollat diabolicquement usques dains ung estauble, al oppositte, où, estant entrez par desous le soux, suffoquat et extindat ung cheval, ii vaches et ung veau. En mesme instant estoit une fille emprès del sarezy, laquelle touchée du feux céleste eut sodainement ses vestements en flammes, et, assitée d'aultres, n'eut aulcuns maulx. Erunt duo in agro, unus assumetur et unus relinquetur (Ils étaient deux dans le champ; un sera pris et un sera laissé). Ce que dieu veult wardez est est bien wardez. ----- En cestuy an 1590 environ les mois de juing et jullet furent chaleurs et siccitez sy véhémentes et extrèmes que les prairies et marceange n'estoient q'à quartes au respect des ans précédens. Les sartes à ramées estoient confict et seccheres d'une fachon telle que en les bruslans l'on ne pouvoit warder le feux quil n'échappast pmi (parmi) les ioindans bois, sinon avec grande difficulté et froce de gens s'expossans à la miséricorde de la flambe. Les s'artenies es bois de noyremont le pouldront tesmoignier. Et là morte d'ung henry sabea merchier, lequel; demourât à fanzeit, s'estoit transportez seul à son sarx pendant chaleurs; en quoy ayant mis le feux, eschapoit dains ung regons pr(pour) lequel warder se fist telle violence qu'il y perdit la vie, au viie de jullet. Vat là te peut, meure là te doibt. ----- Le dernier de Jullet en cestuy an 1590, environ les huict heures iusques à dix heures il se fist une éclipse de soleil. Et estoit xhardez presqz à demi, tenant les cornes en bas. Erunt signa in sole et luna et stellis et in terris pssura (pressura) gentium. Estoit nouvelle lune. ----- Cest estez de lâ 1590 apparurent des mouches venimeuses en louesche (?) de basle en Suisse et en la haulte bourgongne. ----- 1590. Les marceaiges sont tresmal portez à cause des longues et véhémentes challeurs et de la grande faulte des pleuies, ayans s'abstenus de plouvoire depuis le mois de may iusques bien avant en juillet. Et estoit la terre tellement privée d'humeur qu'elle n'at sceu produyre les andins q!environ ung pid long de festu, ce (comme) aussy les orges sy trescourtx q'on ne les scavoit lier, ny faucher, du sorte que plusieurs raioent les anines et pourtoient à la greigne les orges dains des lincheux à la faichon du foingn choese non accoustumée.. ----- Les bestes ont beaucoup endurez de faminnes pour fault de psaturaiges et de waides, spéciallement en pays non boscaigeux, scy coe en la hasbaye et hayvere. Les bestes à cornes maingeoint les saulx illec (là ) croissantes pour fault d'aultre brosse. - Le 18e d'aoust 1590 arrivarent à ferier les gens d'armes de la compagnie du capitaine Haultregard et partirent le 20e jour. Je fuis branstratez (?) à X flox XVz aid.p (par) le fourier; parmi quoy suis estez exempté d'avoir gens d'armes à mon logis. ----- Alexandre farrnèze, prince de parme et capitaine général du camp de sa majesté catholicqz, après qu'il se fut retirrez du villaige de spaux où il boyvoit la fontaine médicinalle dit pouhons, environ ce mois d'août â 1590, il constituat por son lieutenant pier Ernest Gontx de mansfeld, gouverneur en la duxchez de luxembourge, qui puis fist sa résidence à Bruxelles. Et puis le dit prince avec les forces que sa majesté avoit au paix bas s'en allit en la France por résister contre Henry de borbon Roy de Navaure aspirant à la coronne fransoize.... ----- Le duc de lorraine arrivât au mois de Jullet à la médicinalle fontaine de Spau, et puis à liège emprès son alteze de liege où il obtinne de dresser ung régiment liégeois tant en la cite que es environ; duquel fut collonel de Sr d'Ance. Nous avons soustenus domaige dains la terre de longne à leurs passades, lors q'à diverses fois ils marchoient vers le lorraine. Ârrivirent d'entre eulx à ferier, le jour del nativité notre dame, deux capitaines avec une xlaine (quarantaine?) de soldatz et partirent le Xe de septembre; i'assistoie à la maison de Sr Colien Neueforge. ----- Signalé par M.P. pour 1590 : décès du pape Sixt Quint; ensuite élection du pape Urbain VIII (c'est VII qu'il faudrait dire) qui ne régna qu'une dizaine de jours; et puis élection du pape Grégoire XIV. ---------- Au mois de septembre, pendant que les forces du Roy Catholicqz estoient en la france, appoulsèrent les héréticqz del hollande iusques à Tillemont en Brabant et es environ voire iusques à Stackhenne(?) Et firent tirannies, pillages, brûllement et emprisonnements tout à leurs postx(?) et bon plaisirs, sains que des catholicqz ils ayent heu rencontre ni empêchemens. Ayans séiournez certains jours audit Tillemont, ils retournarent sur Bréddaz avec leurs iniques butins, ce q'intimidoit grandement la Brabant et pais de Liège. L'évesqz de liège les ayant fait demander p.(par) ung héraux sils entendoient faire la guerre à son Altèze, veu q'en son pays ils avoient fait actx de hostilité non médiocre, ils responderent q non. Quoy quils en fust, les spoliez ne furent restituez ny les édifices bruslez réédifiez. ----- Le 21e de septembre an 1590 addressats notre doien certaines lettres monitoires à prière vers Dieu pr la victoire du Roy catholicqz contres les hereticqz tant en la france q'ailleurs. Lesquelles lettres contenoient ce que sensuy :(traduction) : "Vénérables confrères dans le Seigneur, de grande Bomal, Juzaine, Izier, My, Ferier, Harzeit et circonvoisins nous vous ordonnons, et à chacun d'entre vous, d'organiser des processions, dimanche prochain, en portant le vénérable Sacrement. Dans chaque paroisse le peuple qui vous est confié sera averti d'adresser à Dieu de ferventes prières et de faire d'autres oeuvres agréables à Dieu, pour implorer le secours divin contre les hérétiques établis tant au royaume de France qu'autrepart, afin que les armées du Roi catholique puissent toujours les vaincre. Et cela conformément aux lettres plus longues que m'ont envoyées les conseillers luxembourgeois. En hâte, de Tohogne, le XVIIe septembre. Tout à vous. Anth. de quercu. ----- L'an 1590, au lieu de filot, la nuicte suyvant le jour sainct Michiel, comme ung Guilmet (?) des grand triches estoit couchez tout yvre sur ung tas de grains, par divine permission, en tombant de hault en bas, il soy coustat la vie du corps. Plus crapula quam ense pereunt (Trad.:Plus nombreux sont ceux qui périssent par suite de débauche que par le glaive.) ----- Concile d'Ouffet, 3 octobre 1590. Objet: 1. Redevances à payer par les veuves en certains cas. Ces redevances, à l'unanimité des confrères présents, ne seront, que la moitié de celles que paient les époux. 2. Peut-on à la messe, employer le missel romain et abandonner le missel liégeois, en toute tranquilité de conscience ? Il est dit en effet dans les rubriques du missel liégeois qu'on ne peut le remplacer par un autre sous peine d'excommunication. Et, en plus, les rubriques du missel romain ne permettent son usage que si l'évêque du lieu y consent. Le doyen prit sur lui de demander l'autorisation d'utiliser le missel romain par tous ceux qui le désiraient. ----- Le prince de Liège avec les 37(?) mestiers, entendans la perverse intention des héréticqz hollandois d'estre ennemis au pais de liège, envoiarent Ambassadeur vers eulx pr faire une concorde de marchander et praticquer ensemble. ----- Le régiment fernant de gonsaga qu'estoient allemans,fouragèrent en la terre de durbuy depuis le XIXe de novembre iusques au XIII de janvier 1591. ----- En mardi 22e jour de Janvier an 1591 au lieu de Filot, en la maison Jan le paige, J'aye relouuez âne (au dit) paige le cortil Waignane q'avons à filot, situez desoub le vilaige, vennant de feu Jan le (?), s'extendant vers medi iusques à ung serezy ioindant al voie qui vat aux champs. Lequel lowaige tiendrat lieu l'espause de VI ans deis (depuis) ce jourcy iusques au ledit terme expiré; et ce parmi (?) payant por chacun an à noz mambours et marlier 5 florins au jour del St Henry. Et est conditionez, où que trouverions expédient de rendre (?) cedit cortil hors sur cens pendant cedit terme, que faire le pouldrons, pmi (pourvu que?) le dit Paige aiet saiwez ses joux et iottes que trouvées seroient au jour dedit future rendaige. Fait et accordez audit lieu. Y fus (furent) vénérables hommes Sire Guilheame pontx, curez de longne, sire Thiry de braix, curez de xhignesse, nicolez del Cherhalle, Bertrand de hamoir et plusieurs aultres, estans lors au (...?.) des plaix gnalz (des plaids généraux). Tous tépoings dignes de foie. Ita est. Melchior d'Antine. ---------- ----- La nation Espagnoulx soy mutinat por n'avoir pay(m)ent à sa post(?). Ils pillarent Courtray et puis saisirent Diest, Lyerre et Herentalle où ils firent beaucoup de mal aux Braibsons et Hesbignons par leurs pilleries, volleries et extortions. Contre cui sois pensans deffendre les hesbignons du quartier de Waremme furent mal fourt(?) car estant en combatz y demourat oultre quattres vingt hesbignons. Dont furent lesquels Espagnoulx tant plus aptx au vexer le pays de liège. Et sy cruellement que moSeigneur l'evesque de liège trouvat bon d'eslever VI compagnies de gens de guerre ou environ que por empêcher les inhumaines pilleries, murdres et actx d'impiété desquels mutins. Contre lesquels s'ayans opposez, y joinctz certaine troppe de Wreiebutre ils ont déffaict au mois de mars a 1591 environ cent desquels mutins. ----- L'hyver fut redoutauble à passer pour le peu de fouraige q'on avoit moissonné l'esté précédent, ce q'appourtat grande facheries tant aux paysans q'aux hoes (hommes) de guerres. Le prince de parme avec ses chieftz de guerre tentoient tout moien vers son Alteze de Liège por avoir quartiers es pays de Liège et de Stavelot fin d'yverner empartie de ses soldats. Sadite Alteze se rendat fourt rettifz et difficile (.....?). de plusieurs conférences entre icelle et ses gens d'està tz tenues et passées tant en liege q'ailleurs, et différât d'accorder les requetx duquel de parme iusques environ l'entrée du mois cîe mars â 1591 quil consaintit , au grand domaige de ses promess (promesses ?) et de ses pauvres subiectz q'on accomoderoit II conpagnees l'une lanchiers et l'aultre harquebuziers dains les terres de Stavelot et Longue por vivre (?) p (par) contribution. Dont arrivât à ferier au 7e du mois de mars le Sr Daniel, lieutenant de monsr d'arycourt qui fut logiez avec 7 cheval dains la maison (paroissiens) coe (comme) aussy des subiectz de la courte de bierlooz à longnoulle liiz 52 ?) florx bb. Ma quotte poutoit 30 patz bb p(par) chasqz saxmoisnes. Ce que continuât iusques a(au) IXe de mai â 91. ----- Avant cest arrivée l'on avoit constrain les tirannizeit subiect d'achepter armes et passer (..... ?) soub umbre de faire empechemens aux arrivées de gens bellicqz. dontaulcuns s'en ont resentus iusques à la morte. P.especialle cieulx de Teux en la marquizate de franchimont qui perdirent X hommes et grande partie de leurs meubles. Dont iceulx inconvéniens causerent q'on mieulx de les tenir p.(par) contribution q de soys hasarder en s'opposans hostiliterz. En bans de Sprimont et Chapelle fut quartellez ung régiment d'allemans qui demoraret 6 à 7 saxmoisnes dont les subiect d'illec(de là ) furent reduictz à pauvritez. Les condruzy, longnard et durbuzins firent ....(quelques mots illisibles) ----- Sur la fin du mois de mars â 1591 descallat de namure un régiment d'allemand parmi la condroit, puis ayans passez l'eauwe à Asneux, ils s'abordèrent à sou gniez et Remouchamp. Ce qu'estonnoit les longnars et durbuzins quils ne sois pulsassent dains leurs terres. Pour a quoy obvier, furent warder le pont vawée (?). Et puis lendemain sois repartans en plusieurs troppes, aulcuns pardecha, les aultres pardela l'eauwe, ils estonnerent lesquels allemans et les inquietarent par retentissemens des coup de harquebuzes et mousquettes, q'iceulx allemans prinderent la pisainte vers le ban de Lovegnie, estans au champ sains supérieur collonel, et furent sy bien porcheur q'en fin ils furent déffaict, la pluparte à l'eauwe de Fraipont, et mis en rotte avec cieulx q'avoient ruinez les sprimonttais. Et comme lon ne charpente sains estalles aulcuns payzans changearent leur vie en la morte. Et aulcuns furent (...?) asprement. ----- (Traduction) L'an du Seigneur 1591, le dimanche de la passion qui était le dernier de mars, en chaire de vérité de notre église, frère Jacques Pouillet, dominicain qui prêchait le mystère de la passion, publia le jubilé que venait d'ordonner sa sainteté Grégoire XIIII, à l'occasion du commencement de son pontificat, afin d'obtenir la protection divine pour son règne dans les difficultés qu'avait à affronter l'Eglise en ce moment. ----- Les condroziers furent en troppes et en en armes oultre l'espauce de XV jours contre les logemens des gens du roy catholicqz. ---------- ----- Le jour de vénérable St Sacrement q'estoit le XIII de Juing la 1591 fut notre procession retrainchée, pour cause du humide temps respandant eauwe et pluies abondammet sur la terre : le traiez anchien fut par nous tenus et les stations ordinaires observées iusques sur le therme del hesse ; de là l'on descallat dains le villaige de ferier par la hierdane voie, retournans à l'église, en postposât les stations des trichtes et therme de frotteau. Le dimenche ensuyvant fut par nous récompensée l'entremise procession, sauve qu'en lassant derier le traiey des triches et d'oultres les speltes avons tenus la grande voie vers boumalle iusques au deseur de la terre messzrs de Stavelot, emprés le despichy chaigne de la tirant tout droit à la voie qui vat d'Izier à ferot ; le restx fut continuez comme d'anchiennites. ----- La plusparte des hoes (hommes) et airchiers du la bainde d'ordonnance du Cont de Burlaimont, gouverneur de Namure, en quoy estoit le Seigneur de noyremont pourtour de guidon, passât par ferier por ung dimenche q'estoit la nuicte del St Jean an 1591, tirant vers Geldre. ----- Au mois de maii le 29e jour là 1591 décédât une fille dite Jehenne bezin du e maladie qu'elle la possédez l'espauce de XI à XII jours, elle gisante sur le huppet en la maison Martin cathon. Son corps fut mis en la terre prophaine p (par) icelluy martin à cui avoie demandez attestation avant l'admettre à la saincte terre ; ou bien qu'il amminnast quelcqz amis d'Icelle défuncte emprès de moy por respondre por icelle que aulcun empêchement canonicqz n'estoit en elle, por cause de quoy on luy dubueroit reffuser la catholiqz sépulture ; sinon il s'addressast à l'officier por avec luy adviser où il conviendroit l'innumer. Icelluy martin, sains plus retourner à moy, le fut enterrez sy nonchallament que les chiens ont desvorrez une bonne partie dudit corps, comme le bruit fut sparcé ; ce qui meut le mayeur héritx de ferier à faire enquest contre les délinquans en ce cas ; du sorte q'en psupposant que j'avoie mal fait mon office en cest endroit, il me fist donner ad jour pardevant les eschevins de ferier, por respondre illec à ses demandes et calainges (?), servant au Xle de Jullet a 1591. Quoy voyant, je me trouvaie (?) au lieu d'Iawaie, emprès de mon seigneur le vicaire de liège, Thiry de leinden. Je luy fist ung véritable récitx de cest affaire. Lequel en moy reprochant que n'avoie plustost présumez bien que mal de icelle défuntce et sains scrupulle le faire mettre en l'aite, il m'ordonnat de m'en confesser à Sire Jan lupinus, curez de dieupartx ; ce que ie fist ce mesme jour. Et puis cedit Seigneur vicaire rescrippuit une missive au maye heritauble de ferier dont le teneure sensuyt : "A monsieur monsr de noiretmon mayeur héritx de ferier (-?) audit ferrot. Monsieur le mayeur. Votre curé de ferier m'at fait plaincte et remontrance que, en préjudice de la liberté ecclésiasticqz et jurisdiction spirituelle, l'avoie fait adiourner et connduir pardevant la Justice temporelle à rayson de certain personaige estrangier illec mort et ensevely. It comme ces matière est pure ecclésiasticqz, n'appartenant à la cognoissance d'une Justice temporelle et basse ; comme encor moings la punition et correction des personnes ecclésiasticqz ; et que à moy, indigne, tant à rayson de mon office de vicariat de ne Rme et Ceme (Excellentissime et Celsissime) Evesquc et prince, que aussy comme vicearchidiacre de Condros, appartiendroit la cognoissance et correction de tel cas, sil y avoit mesus; vous aye bien voulu p (par) ceste requérir et aussy ordonner des authorité que dessus que n'aye à tirer en cause ny molester ledit curé pardevant aultre que son juge spirituel ; ains sy en ce cas scaveis choose digne de réprobation (?), que m'en vueillez informer, et i'en feraye faire telle justice et correction q le cas la requierrat. Et sur espoir q vous conformereis en ce à la rayson et justice qui le veult ainsi, Je me rescommanderaye à votre bonne grâce d'Aywaille, ce IXe de Jullet 1591. Et plus bas : "Votre bien affectionez amis et bon voysin Thiry de Leinden Archidiacre et vicaire de Liège. Icelle fut psentée (présentée) aue (audit) Sr mayeur le Xle de jullet, par monsr le provincial de l'ordre St Guilheame et prieur ce bernafaigne, frère Coune Thonon. A laquelle ordonnance obtempérât ledt Sr mayeur héritx do ferier, desistendo ab inceptis (renonçant à poursuivre l'affaire) . ------- Au concile d' Ouffet du 25 septembre 1591, Sire Melchior Pétri n'assista pas ; de même beaucoup de confrères du territoire de Durbuy, en raison des nombreux brigands qui sévisaient en ce moment. ---------- ----- Le receveur du chesteau de Stavelot Guilleame Bex levat al St Henry de cest an 1591, por son Alteze administrateur du principautez dequel Stavelot une taille bien exorbitante dont montoit en la courte de ferier huict vingt dix (170) flor.bb. Les mayr et eschevins me quottizarent à -5 flor.bb. que ie payat, en plourant avec (?) les plorans. ----- Les héréticqz hollandais sollicitoient la terre de Lembourg de contribuer à eulx, s'estant rendus doubteux par leurs courses; du sourte q'uil convenoit de faire guait et garde nuicte et jr par plusieurs lieux ens terres de durbuy et lembour. Semblait que sa maiesté catholicqz voulsit perdre les pais de pardccha, attendu le peu de debvoir q son lieutenant de parme faisoit au rembarer lesquels héréticqz. ----- Le XVe jour d'octobre an 1591 apparurent des très grandes airreurs en l'aire de coleurs diverses et admirables Dieu soit de notre partie, affin q p (par) son ayde puissions obtenir victoire des héréticqz. ----- Le 28e de novembre an 1591 arrivarent quattre vingt soldatz piétons wallons en la terre de Longne dains le quartier de hamoire; lesquels estoient conduis du capitaine del Mel, ayant patente de son Alteze administrateur de Stavelot. Desquels en longearent en la courte de ferrier et bierloz -35 à 36. Le forier heu à moy ung riche guldre de 48 pat. Ledit jour passarent environ rail reistres deseur Ville, tirans vers Cynei. Les payzans tant del condrot, terre de durbuy que terre de Longne estoient en armes, qui les firent tenir sy bon ordre qu'en passant, ils n'ausèrent exercher leurs accoustumées pilleries. D'aultre, comme l'on sollicitoit d'estre deschargiez desquels wallons, une missive fut envoiée a Stavelot de liège par Bex, lors receveur du chasteau, qui disoit les ceulx de ferier et quartier de hamoir avoir simplement fait de les accomoder, encoir qu'ils eussent ordonnancé, et que partant lon feroit bien de les deschasser (?), ce que le Sr chastellain de longue nous signifiat au IIe de déce(m)bre; q'i causât au mayr heredx de ferier faire mettre la main à la cloche por amasser ses subiectz fin les disperser; iceulx tout al instant se retirarent vers leurs capitaine al melle; lequel allat trouver son alteze au chasteau de huy et faire contre Bex et les officiers desquels ses doléances sy aspres que Bex fut contrain reffaire ce que deffait avoit, et retournât toute la troppe sur ferier bien indignes au (---?). Hors quoy soubirent environ 30 qui s'accomodarent au grand tricht et Werbomont, et partirent au VIIe; ils furent assez mal gratieux. Iavoie moymesme recopper pensant bien faire, mais il ne fut par eulx en mal comptez. ----- Les comissaires de nre Sire l'empereur d'Allemaigne avec (?) chevalx arrivèrent en brabant et hollande en décembre an 1591. ----- Les commissaires des Estatz du pays de Liège retournarent encor une fois en hollande pour rafreschir avec eulx la neutralitez en concorder les choeses dubieuses touchant le fait de marchandize et passades des gens diabolizeitz. ----- L'an 1592, environ la cincquiesme nuicte du mois de febuerier dains ung villagie au ban de l'ovegnyn dit fockcroulle, est advenus ung trescandaleu inconvénient. Sy est q'ung jouenceau no mariez, estant conduict du maligne esprit, s'appoulcheat hors heure à une maison où repousoient deux jeunes filles seules en icelle, et d'une raige venerennse, trainat ung paidroux, pour tirer hors la cheuille de lhuis, par où il entrat et s'aiambat usques à exciter les dites filles, lesquelles en saillans sur piedz, se vouloient mettre à alumer feux; mais l'insensez se reuue contre la plus jeune qu'il avoit aultrefois tentez, et en l'abbattant faisoit ses forces por la violer; à quoy ne consentant, l'honeste fillette, en iectant cry, demandoit pitoiablement l'assistance do sa sceure qui incontinent (----- ?) s'encourraigeat sy virilement quelle appongnat ung coutteau avec quoy fut l'endiaublez garson sy directement touchez par plusieurs coup, spécialement en la gourge , quil fuiat illec sa vie, Dieu sceit comment. "Qui mal chasse, mal prend. Qualis vita, finis ita. Qui amat periculum peribit in illo. L'home propose, Dieu dispose". Le tout comme la relation commune pourtoit. ---------- ----- Le vénérable et (-----?) religieu (--- ?) Anthoine de Saulme qui fut prieur du régalle abbaio de Stavelot oultre l'espauce de 36 ans, trespassat le 3e de febuerier an 1592 en l'eaige de quattre vingt ans; en la place de cuy fut subrognez vénérable ( ?) Gil de Harzeit. ----- Les rebelles, gens de bredaz, au nombre de 20 ou plus furent ravir les chovailx et meubles d'auleuns de Ramlot en la condrot et ayans blessez plusieurs qui s'opposerent à leurs rapinnes, emmanarent ung censier avec ung ou deux aultres. Ce fut environ la IIIo nuicte du mois de mars an 1592. ----- Audit mois de mars an susdit, la VIe nuicte, se lanchat en X et XI heures ung larron dains la maison neueforge par une fenestre emprès la rotraicte del galrie, montez, comme lon coniecturo par ung gailiy et sur le plat toix des estaubles du chavailx, et comme il estoit aprestant son larchin dains ung xhaffeux deseur la sallette, avec chandelle allumée, la clartez perchat parmi ung troux dains la sainnée fait d'une gottière, iusques aux yeux des servantes diccelle maison, que lors logeoient dains ladite salotte; icolles comme bien esbahices esveillèrent leur mre et dame qui bien tost furent sus piedz, et comme trop entrepins excitèrent trop grand bruictz, du sorte q'uils ne sceurent environer ledit larron, lequel d'une immodérée (?) hastivitez s'enfuioit, tant confusiblement surprins quil obliat trois sacqz dains l'ung avoit boutez environ demi st. de seel, liez avec ung rouge et piere(?) lien de chasse. Encoir vat il. ----- Au mois de mars l'an 1592, la nuicte del Ste Gertrude, par nuicte, lors quil faisoit dien espes et grand vont, arrivarent le duc Mauritius et le comt Hollacti avec le général des Anglois et Eschossois, avec quattres regimens d'infanterie et XVI compagniex de chevailx, munis d'engiensvet (----?), aux pourtes et murrailles de la ville de maestricht; la pensant surprendre avoient dressez iusques à 20 eschalles du front, avoient désia rompu la barrier, mesme la première pourte; et estans descouvertx, furent veu environ VI hommes az eschalles prest pour monter; et d'aultre cousté donnoient l'assaux, deux ou 3e hommes, et empourtant une palisaude bien de x pied de larges, qui procédèrent sy avant quils frappoient les deffondeurs avec cop de pacques; et furent en peu d'heure tant vivement repoulsez quils n'eurent l'espauce de reprendre leurs mort, en nombre de plus iiiic, selon le rapourt des villageois qui les ensevelirent. Le capitaine launbourch quy le scavoit vi heures devant s'obliat d'en advertir les Trcihtenaires. ----- (Traduction) ; A la réunion d'Ouffet, pour la distribution des Saintes Huiles, le 30 mars 1592, il fut annoncé que le prochain concile (d'Ouffet,évidemment) serait avancé. Ce qui fait que la plupart des curés ne purent y assister. Le Sire Theodoricus Brachiensis (sans doutes Théodore de Bra ?), curé et vicaire de Xhignesse, qui fut présent à ce concile rapporta à Sire Melchior Pétri que Sa Grandeur l'Eveque de Liège demandait à tous les curés de lui transmettre la copie authentique de tous les actes paroissiaux. Ceux qui ne s'exécuteraient pas devraient payer une première fois comme amende 12 florins de Brabant.(C'était pour rien!!) ----- L'an 1592, le 4e de maii, au lieu de Chanxhe, sur amblev ou ourte, s'effondrat dains leauwe le ponton d'ung noumez Gilez Thomus, d'Eaiwée, lequel avec 6 autres hommes furent submerges pitoiablement. L'eaiwe ne joue point. Estoient en cedit ponton 14 personnes devallans vers Liège. Duo erunt in uno lecto ; unus assumetur et alter relinquetur, dicit ps. ---------- ----- A 1592, du mois de maii le xi jour, ung certain jouvencheau du leaige de 18 ans ou environ, q'on nommoit Jean Sauvaige, se pris à faire plusieurs insolences aux mannans du ferier et user de plusieurs propos diffamatoires contre l'honneur des filles. Et continuat sa ci pétulance raige presque toutte la nuicte suyvante, soy desminnant parmi le vinave desoub l'egliese, il se prist à ruer de pières contre lhuis Erquin par telle furie quil le rompit et entra dains icelle malgreit la femme et fille dudit Erquin qui crioient : Hahaye, aide! Et ne furent secundées iusques a che que le Sr mayr heritx y fist mettre la main, qui de luy soustinnes ung cop de pière. Il fut mis enfermé, des pieds et les bras liez de cordes et refermez au fond del toure l'almony depuis le 12e iusques au 21e de maii. Les parchiens (paroissiens) estoient inclinez à luy faire bien, lors qu'il brinboit. Mais quant ils on veu son desbauchemens ils s'en sont refroidiez. L'on nourit quelcqz fois le chien q'estrangle son mre (maître). ----- Au jour du St dimenche du tressainte et individue Trinitez q'estoit le 24e maii 92, en retournât del dédicace à Chevron, occist ung Richard de Werbomont son voisin Servais par un coup d'ung pictrot (?) de haccoure (?). Dieu en aiet bon greit. Sa paix fut faite à ferier, le 28e jr de Jullet, an 1592 par vénérable frère Coune Thonon, Jan Bonnet, pirotx noirefalize et sir Jan Soulette (?). Il fist l'obédience dains notre église. ----- Lan 1592 du mois de Juing le 7e jour qu'estoit le dimenche, les gens de Hollande ou bredar, en nombre de 24 à 25, fouiarizans, s'estoient caché entre harseit et les pouhons où ils apougnèrent inhumainement le desserviteur de la chappelle des pouhons questoit au chemin por aller dire la messe en icelle, appelez Sire Englebert chabot de harzeit, lequel fut enminez et retenus prisonier p. l'espauce 73 jours; au debout de quoy il retrounat pmi 12 à 13 cens florx de brabat do ronchons quil payat promptement. ----- Les indulgences envoiée par le pape Clément VIIIe pour prier Dieu au comenche(me)nt de son pontificat; quil déffende son église, quil aye le Royame de France s'en allant misérable(me)nt à perdition, quil nous restitue la désirée paix, quil extirpe les hérésies et quil accroistre la saincte foie, furent publiée en ung dimenche xxviiie de juing a 1592. Falloit viseter une ou plusieurs églises et prier Dieu pour les causes susestcriptes; falloît ieuner les merquedi, vendredi et samedi; puis parés avoir fait confession falloit communier le dimenche après la publication. Et faloit faire aulmoisnes selon la facultez. ----- Au mois de Juing en cestuy an 1592 retournarent le prince de parme du Royaume de france avec une bonne partie de gens de chevaulx et piétons. Et se retournât à Spaux pou boire pouhons. Ce q'on trouvoit trestraingne d'abandonner une affaire de tresgrande importance porvenir spe(ci)ale(me)nt boire la fontaine. ----- Le Jour de la Visitation nre (notre) Dame, fut 1'occision d'ung hoe (homme) dawan perpétrée sur le foire p (par) coups de pieres et espées. Ab ira, odîo et oi (omni) mala voluntate libéra nos domine. ----- Le Jour du la magdalaine an 1592, au lieu de lembrée, estant Johâ Sauvaige (du quel est sidevat parlez) sur ung arbre por cuillir (-?) il soy laissât tomber d'une branche à l'aultre en terre. Et fut chenaintez (?) sy asprement que au troisième jour il rendit lesprit. Et fut son corps ensepulturez dains notre cemitier an 24e de Jullet â 1592. Ce que délivrât la paroiches et circonvoisins du la crainte q'on avoit quil ne fist soignes ou inconvéniens à cause de ses malvaises inclinations. Il m'avoit mis en mains 34 patx q'on luy avoit aulmoisnez. ----- Le Jour de l'assumption nre(notre Dame an 1592 au lieu de Harzeit, en faisant procession solennelle advinse ung inconvénient extrême en la personne d'ung Johan craveit dudit lieu, lequel estant en armes avec les porchions d'Ilec, fut fortuitement touché d'une harque buze chargée à balle. Et en mourrut subittement en la plaice. Et ne sceut en descouvrir le perpétrateur. ---------- ----- il se fist de grandes terreures en l'aire le xiie de septembre a 1592 la plus parte de la nuicte. ----- La 1592 en septembre, au lieu de mont, au ban de conblain, estoit ung enffant de leaige de iii ans ou environ assis au trop près d'une pourte de graigne où qu'est venus ung cheval et se poist au hurter la dite pourte en se choupant (?), de manière q'Icelle pourte mal affermée tombat sur la dite enffant et le spattit tout mort. ----- Au concile d'Ouffet du 23 sept. 1592, Sire Melchior Petri remet copie de ses registres paroissiaux qui sera déposée aux archives de l'église de Liège. ----- En cest an 1592, le iour sainct Denis, au lieu de Viville, est advenus un inconvénient sur la fore d'Illec (de cet endroit), perpétrez par certains soldatz du régiment "la bourlotte" lors entretenus par contribution en la terre de durbui, qui faisoient battre le tambure, fin enroller soldatz. Et comme ils inposoient à ung jousneau de Comblin quil s'estoit mis e rolle. Icelluy soy vueilhant retirrer fut recherchez p 6 à 7 deulx iusques bien avant sur le chemin de hamoir où il fut p eulx saisis au corps put. Ung Remacle de grimonster notre parochien qui pour vouloir pourter la querelle du saisis, fut touchez dains le coustel gainche d'une dague sy cruellement que avec le coup il tombât à deni-mort. Quoy fait, les acteurs avec leur prisonnier retournarent sur la fore où fut criez contre : Hahaye! force à longnars, ils ont tuez un hoe (homme). Tout al instant chascuns fut esbranlez d'une pte et d'aultre sy bien que les soldatz s'arrivent (?) par les tallons et furent porceutx par aulcuns, mais ne furent astains. Ledit Remacle trépassat le xiiii jour dudit mois au lieu de hamoir et fut son corps enseveli illec. ----- En cest en 1592 furent la plusparte des Religieux du Stavelot touchez d'une rare maladie, dont aulcuns en moururent. Les aulytres, comme paraliticqz ou podagreux avoient presqz perdu l'usaige des bras et mains ; ils entrèrent en une opinion q'on les avait enpoisonnez où q'en leurs cloistres, englise ou dourtoirs seroit iectez le poison, d'où leurs indisposition procédoit. A cause de quoy en soys réfugians dains leurs censes al viville, xhoris et ailleurs s'absenttarent pour ung temps, n'estans tous plus qu'en nonbre d'huictz entre lesquels, oultre la préfochée maladie en y avoit trois de sens mal rasis et comme inutiles. Loing tenps cy devant n'at estez cest nouble et régal abbaie en tant petit athoure. ----- En samedi 24e jour doctobre an 1592, sur les 7 heurs au matin, entre Sy et Hamoir lassus, les cieulx de hamoir au pont soldatz de bredaz sur prindrent plusieurs neaueieurs (?) de Boumalle remontant sur ourte avec leurs batheaux. Et avec coups de harquebuzes murdrirent ung appelez Jacqz le boucheur dudit boumalle. ----- En lundi 23e de novenbre a 92 arrivarent en la terre de logne huict compagnies d'hommes de guerre piétons à la solde du pape Clément viiie et trois conpagnies des chevails tirrant vers la france, gens biens ecquippez mais mal morigérez; ils pilloient les biens réfugiez dains les églises et bruslarent plusieurs maisons. ----- Notre parochien Johâ collar de preit de fas avoit mis à l'escholle à liège ung sien fis, dit michiel, eaigiez de 13 à 14 ans ; lequel environ la St martin fut trouvez perdu; icelluy s'ayant leveit de son lict soy précipitat par une fenestre dains moese; et ne l'at on sceu retrouvez; ce q'apportat aux père et mère tristess et domaige. ----- Le prince de parme a finiez sa vie à Aras en Artois. L'on n'en fist pas trop grand doille pour cause quil s'embloit à ses cunctations et actz quil dégénérast du renon quil s'avoit acquis aux premières années de son gouvernement. ----- Les inhunains ravisseurs du pais bas enpongnèrent ens bois de salthilman ung Jan dama, des montx, au ban de Conblain, et le traienarent cruellenent iusques oultre Sainctron dans un bois. Et parés l'avoir affligez quelcqz soe (somme de jour), ils ont harquebuzé. L'on tient q'ung à cuy il avoit aultrefois fait mectre (?) quelcqz argent pour une equest (?) luy procurat en récompense telle pitoiable fin. ( Ferrières, Au Clocher) |
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