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La Place de Chablis

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Adresse(s):
Place de Chablis , 0, 4190    Ferrières (   Ferrières Centre ) (    Ferrières -    Liège -    Wallonie -    Belgique )
Catégorie(s):
   Rues 
(   Organisation territoriale    Organisation territoriale    Organisation territoriale    Patrimoine    Catégories)
.
Informations

( Ferrières, Place de Chablis)

( Ferrières, Place de Chablis)

( Ferrières, Place de Chablis)

( Ferrières, Place de Chablis)
UN PEU D'HISTOIRE DE LA PLACE DE CHABLIS, PRECEDEMMENT NOMMEE " LE BATI "

Voilà un nom de lieudit bien familier aux habitants de la commune de Ferrières. En effet, non seulement Ferrières
possède un " Bâti ", mais aussi la Rouge Minière et le Burnontige. A la Rouge Minière, il s'étend de la pompe
publique à la maison Demazy, et au Burnontige, il se situe devant l'école.
Bien des villages d'ailleurs ont leur Bâti. C'est le cas notamment pour Hamoir, Filot, My, Ville, Sy, Bosson,
Werbomont et Harre. Xhoris en compte même trois.
D'où provient ce mot ? Que signifie-t-il ? Pourquoi est-il si répandu ?
Tout d'abord - faut-il le dire - il est essentiellement wallon. Il représente souvent la place publique du village et
signifie dans ce cas " terrain battu, foulé, banal ". Il désigne parfois aussi un chemin et aurait même donné
naissance à des noms de localités, par exemple Battice, sans parler des noms de famille très fréquents.
Remarquons, en passant, la véritable orthographe de " Bâti ", aucune règle de demande deux T ou un Y (Battu veut
deux t, mais c'est un mot français).
Si beaucoup de villages sont agrémentés d'un Bâti, peu cependant ont le droit de s'enorgueillir d'une place publique
aussi vaste et aussi bien située que celles de Ferrières et de la Rouge-Minière, d'autant plus que nos ancêtres ont
été bien inspirés en y plaçant les arbres devenus si beaux dont nous jouissons à présent.
A ce sujet, une double question a été souvent posée. Quand et à quelle occasion ces arbres ont-ils été plantés ?
Les archives sont malheureusement muettes. Quant à déterminer l'âge d'un gros arbre, c'est une affaire très
délicate et aléatoire.
L'accroissement en grosseur des arbres, variable d'une espèce à l'autre, dépend pour la même essence des conditions
du milieu (sol et climat), de la concurrence avec le voisinage et des caractères génétiques du sujet lui-même.
L'importance de ce dernier facteur est bien illustrée dans une plantation d'épicéas par exemple, où tous les sujets,
quoique de même âge et poussant dans les mêmes conditions ont des grosseurs variant du simple au triple.
Un arbre isolé a un accroissement en diamètre plus élevé qu'en forêt, car il ne souffre pas de la concurrence de
ses voisins.
Si la détermination de l'âge moyen d'un peuplement peut se faire avec une certaine approximation en se basant sur la
circonférence moyenne des arbres, il n'est pas possible d'établir avec exactitude l'âge d'un sujet isolé, d'après
les accroissements moyens.
Le forestier dispose d'un instrument, la tarière de Pressler qui permet de retirer une carotte de bois du tronc sur
laquelle on peut mesurer l'épaisseur des derniers cernes annuels et partant de là l'âge de l'arbre en supposant que
l'accroissement ait été constant.
Voici, à titre de simple indication un chiffre admissible pour l'accroissement du tilleul dans notre région : 2
centimètres d'accroissement sur la circonférence par année.
En conséquence, le plus gros des tilleuls du Bâti de Ferrières, celui qui se trouve devant la maison Cornet (1), et
qui mesure 2m60 de circonférence à 1 m 50 de hauteur pourrait être âgé de 130 ans. Les trois autres mesurent
respectivement 1m75, 1m80 et 1m84, ce qui leur donnerait un âge moyen de 90 ans. Pourquoi l'un des quatre tilleuls
est-il beaucoup plus développé que les trois autres ? A-t-il été planté plus tôt ? A-t-il grandi plus vite ? Peut
être a-t-il largement bénéficier depuis longtemps des eaux de lavage, abondantes et savonneuses glissées du trottoir
tout proche ! ....
Rien non plus de certain concernant l'âge et l'origine des magnifiques marronniers de la place du Bâti à La Rouge
Minière. Nous sommes réduits une fois de plus aux conjonctures. Mais on peut raisonnablement supposer qu'ils on été
plantés lors de l'établissement de la pompe publique (1832).
Nous avons sujet d'en être fiers et de les aimer, nos vieux arbres, témoins muets d'un long passé. Ils ont vu, de
nos aïeux comme ils voient des nôtres, les rassemblements tristes ou joyeux, aux jours d'épreuves et de liesse.
Et, généreux, sans rien demander d'autre en retour que notre affection, ils répandent par les journées chaudes leur
ombrage bienfaisant et leur senteur suave. " En juin-juillet, à la saison des fleurs, l'arbre bourdonnera comme une
ruche et, sucré, sentira le miel. Autour de lui ce ne sera dans l'air qu'un nuage d'abeilles ".

ERPE - Le Canard 1958/ 3


( Ferrières, Place de Chablis)